Chapitre 1
Paris, 21 septembre 1807
Irritant, non, pire : exaspérant ! Avec son agitation fébrile et ses propos flous, l’agent venu le chercher est exaspérant. Cet homme a l’étrange manie de joindre les mains et de les tordre dans tous les sens, comme s’il essayait de défaire des nœuds imaginaires… « Docteur, c’est l’inspecteur Candelet qui m’envoie », « Une affaire étrange, il faut venir tout de suite », « Je ne sais pas, je ne peux rien vous dire »… Impossible d’en apprendre plus. C’est ça qui vous met les nerfs à vif : cet homme vous répète qu’il ne sait rien, et pourtant ce « rien » le ronge jusqu’à l’os. Maintenant, le fiacre file dans les rues de Paris, disloquant les derniers lambeaux de brouillard de la matinée. Assis à côté du cocher, le policier hurle aux passants : « Police ! Dégagez le passage ! Foutez-moi le camp ! ».
Rapide, le trajet s’achève brutalement, faisant hennir les chevaux. Une petite foule barre la rue. En uniforme blanc, les gardes municipaux repoussent les curieux. Dans leurs dos, des policiers se pressent autour d’une bâtisse haute de trois étages. Se faufilant dans l’attroupement, Dalvers suit l’agent qu’un croche-patte envoie s’étaler sur les pavés. Hilarité générale, mais un municipal expédie un coup de crosse dans le ventre du provocateur. Le vacarme s’éteint subitement, comme si c’était le rire lui-même qui venait d’être estomaqué. Dalvers aide son guide à se relever. Celui-ci s’époussette à la va-vite.
— Merci. Les gens sont en colère à cause de la conscription. L’Empereur va lever beaucoup plus de soldats que d’habitude. Et nous, on court après les réfractaires qui ont filé.
— Eh bien, vous n’avez pas fini de trébucher…
Parvenu dans le vestibule, Dalvers est surpris par le nombre de policiers présents. Certains recueillent les dépositions des résidents, d’autres dévalent l’escalier en bois avec vacarme. Par une porte minuscule, le concierge jaillit hors de sa loge, telle une souris affolée. Lui agrippant le bras, il s’exclame :
— La camardée, l’a des parpaillons ! J’ai rien vu, c’est pas moi !
Ses yeux l’implorent. Un agent lui fait signe de regagner son trou.
— On n’en a pas terminé avec toi. « Rien vu », « rien entendu », « comprends pas », « sais pas »… Mais pourquoi les gens te payent, alors ? Juste pour te regarder boire de la vinasse ?
Arrivé au dernier palier, Dalvers aperçoit l’inspecteur Jean-de-Dieu Candelet, occupé à distribuer ses ordres à ses adjoints. Le remarquant à son tour, celui-ci lance :
— L’aliéniste ! Il ne manquait plus que vous ! J’avais espéré que vous auriez un empêchement. Enfin, puisqu’on m’y oblige… Je suis curieux de voir si vous allez nous servir à quelque chose. Je ne vous dis rien, faites-vous votre propre opinion.
Candelet possède l’incroyable musculature d’un bagnard. On dirait qu’il vient d’achever dix ans de travaux forcés, dans un arsenal, à construire des navires de guerre, jusqu’à ce que ce soit enfin à son tour de mettre les voiles. Le front large, la nuque épaisse, l’air toujours furieux : le fils d’un minotaure. On le prend pour une brute épaisse, il lit Voltaire et Rousseau.
De la main, il invite Dalvers à ouvrir une porte. Au vu de la fébrilité générale, ce dernier s’attend à une scène d’abattoir : giclées de sang sur les murs, carnage, corps mutilés… Mais il a déjà connu la guerre et les mers de sang des hôpitaux militaires. Son entrée dans le logement déclenche une vision déroutante. Des dizaines de papillons s’envolent tout à coup dans la pièce. Effarés, ils tournoient, donnant l’illusion d’une tempête de neige aux flocons multicolores.
— Placez-vous contre un mur et ne bougez plus, lui conseille Candelet dans son dos.
L’inspecteur referme la porte et s’immobilise à son tour. Au bout d’un moment, les papillons se calment. Ils vont se poser sur les murs et les meubles, la pièce s’en trouve éclaboussée de couleurs. Les plus audacieux se promènent sur les deux intrus. Une femme d’une vingtaine d’années est avachie dans un fauteuil, adossée à des coussins. Elle semble être endormie. Posées sur un guéridon, des bougies éclairent ses cheveux blond roux. Sa robe de soirée est splendide. D’un noir satiné, celle-ci est brodée de fleurs : roses, pivoines, iris, violettes… Lorsque les flammes tremblotent, des reflets chatoyants se déplacent sur le tissu. De la soie. Des papillons sont posés sur elle, bernés par cette illusion d’un jardin fleuri. Subitement ils s’envolent, et leur réaction relance la frénésie des autres. Nouvelle explosion de couleurs virevoltantes.
— Elle a bougé ! Elle est vivante ! s’exclame Dalvers.
Il veut s’élancer à son secours, mais l’inspecteur le retient par le bras.
— Elle est morte, j’ai vérifié. Regardez plus attentivement sa robe.
Sur le tissu, des papillons agitent leurs ailes sans parvenir à s’envoler.
— Je ne comprends pas…
— Ceux-là sont collés.
— Collés ? Collés par quoi ?
— Ce n’est ni du miel, ni de la résine. On dirait de la glu, mais nous n’en avons pas trouvée chez elle.
Lorsque les papillons piégés s’apaisent, leurs congénères reviennent explorer les fleurs factices. Mais, très vite, les captifs s’affolent et se débattent, déclenchant de nouvelles envolées tourbillonnantes. Dans ces moments-là, on jurerait que la jeune femme n’est qu’endormie, elle aura bougé dans son sommeil, semant la panique parmi les insectes.
Pris d’un étourdissement passager, Dalvers se masse le front.
— Ça vous tape sur les nerfs, pas vrai ? commente Candelet.
Effectivement, cette agitation chaotique lui donne mal à la tête. Il a l’impression que cinq ou six papillons volettent maintenant sous son crâne. Croisant les bras, l’inspecteur le toise avec défi.
— Je ne veux pas « du meurtre », je…
— Oui, je sais, vous voulez intervenir lorsqu’une affaire criminelle sort de l’ordinaire. Ici, est-ce assez « extraordinaire » pour vous ?
Exigu, le logement est encombré de meubles et d’objets : santons, poteries, broderies, animaux sculptés dans le bois… Cependant, l’ensemble est ordonné. Le lit est fait, les volets sont fermés mais laissent filtrer la lumière matinale. L’altercation de la foule avec la municipale n’est plus qu’un murmure, une agitation étouffée.
— Comment est-elle morte ?
— Nous l’ignorons. Pas de plaie, le cou est indemne, le visage serein. Cela élimine le couteau, l’étranglement et la suffocation avec un coussin.
— Le poison, alors ?
— Possible. C’est mon hypothèse. La jarre est pleine, mais la cruche et les verres sont vides. Je vais les faire emporter. Dans toute ma carrière, j’ai arrêté des empoisonneuses, mais jamais d’empoisonneur. Une meurtrière ? Jalousie, rivalité amoureuse… La victime était fort belle, mes hommes cherchent à savoir si elle avait un amant.
— Allez-vous demander une autopsie ?
— Bien sûr, je veux savoir ce qui l’a tuée. Peut-être est-ce une mort de cause naturelle… Ce sont ces papillons qui ont attiré notre attention. C’est trop bizarre, et je déteste le bizarre.
— Moi, le bizarre est mon métier.
Dalvers a procédé avec tact. Par sa formulation, on pourrait croire qu’il a demandé quelque chose à l’inspecteur. En réalité, c’est lui qui décide. Les ordres de Joseph Fouché, le ministre de la Police générale, sont on ne peut plus clairs. Le docteur Gabriel Dalvers est autorisé à venir assister la police lors de toute enquête. Il pourra agir de son propre chef, sans avoir à obtenir d’autres autorisations que celle notifiée par cet ordre. Il sera aidé dans sa tâche par l’inspecteur Jean-de-Dieu Candelet. Le fait de repenser à ces quelques lignes suffit à excéder le policier. Voilà un breuvage bien amer à avaler. Ceci dit, Candelet a l’habitude. La police judiciaire doit régulièrement céder des affaires à la police secrète (la « haute police », dont le nom résume bien la mission : vous marcher dessus), on se querelle avec la brigade de sûreté, et il y a aussi le cabinet noir, les fouineurs à la solde des puissants… Bref, à Paris, les enquêtes sont comme les catacombes : des morts partout dans un labyrinthe inextricable.
Candelet a pris l’initiative en faisant avertir l’aliéniste au sujet de cette enquête. Mais il espère que ce médecin va vite déchanter au contact glacé de la réalité criminelle. Alors, avec un peu de chance, celui-ci abandonnera sa demande saugrenue. Dalvers continue d’observer chaque détail.
— Pouvez-vous demander que cette autopsie soit réalisée par le docteur Jean-Aloys Souget ? Ce médecin légiste est un ami à moi.
— On connaît, on connaît. Ce sera fait.
— J’y assisterai.
— Moi de même.
Un papillon écarlate vient se poser sur la main de l’aliéniste. Ce dernier l’observe avant de le chasser, et c’est comme si un pétale de rose rouge s’envolait dans le vent. S’impatientant, Candelet entreprend d’énumérer ses remarques.
— La victime se nomme Mélie Tragant, vingt ans. Elle vivait seule ici, travaillait comme vendeuse chez un fleuriste que l’on va interroger. La dernière fois qu’on l’a vue vivante remonte à hier soir, six heures. Elle avait l’habitude de rentrer tôt et de ne plus ressortir. Ce matin, son employeur s’est inquiété de ne pas la voir arriver. Il a envoyé son garçon la chercher. Le gamin et le concierge ont tapé en vain à la porte. Ils ont fini par ouvrir, le pêne de la serrure n’était pas enclenché, et on nous a appelés. Pas de trace d’effraction. Soit elle a ouvert la porte au meurtrier, soit celui-ci a crocheté la serrure. Rien ne semble avoir été volé. Je n’ai mis que quelques minutes à trouver son coffre à bijoux, dissimulé dans un recoin de l’armoire. De la pacotille. Je ne sais pas quoi penser de la robe. L’a-t-elle mise, seule chez elle, pour le plaisir ? Ou bien son assassin la lui a offerte avant de la tuer ? Cela expliquerait tout. Ils se connaissent, ils sont amants, mais hélas il est marié. Elle lui ouvre la porte, il lui offre ce cadeau somptueux pour endormir sa méfiance. Tandis qu’elle passe ce vêtement, il empoisonne son verre, qu’il pensera à vider avant de partir. La nécropsie nous dira si elle était enceinte, ce qui constituerait un mobile.
— Vos hypothèses n’expliquent pas la présence des papillons.
— Au début, j’ai cru qu’elle les collectionnait, ou qu’elle les avait attrapés par jeu. Mais non. En fouillant les lieux, je n’ai trouvé ni spécimens épinglés, ni gravures, filets… Cependant, il y en a plein les champs et les jardins. Peut-être que ces fleurs les ont attirés. Quant à ceux qui sont collés, ce pourrait être dû au poison. Ils ont bu dans le verre empoisonné, et il leur arrive quelque chose, je ne sais pas quoi…
Disposés dans des vases colorés, deux bouquets égayent le logement. Bien que commençant à faner, les glaïeuls et les roses sont encore agréables à contempler. Dalvers en déduit que la jeune femme avait l’autorisation d’emporter les plantes que l’on ne pouvait plus vendre. Dans la pièce flotte, délicat, un parfum de fin d’été.
Il se tourne vers l’inspecteur en secouant la tête.
— Ne le prenez pas mal, mais votre hypothèse ne tient pas. Quelqu’un les a apportés. Une fois capturés, ces insectes meurent très vite. Ils sont « frais » de la veille.
Candelet soupire, ce médecin, c’est sa croix, et Dieu qu’elle est lourde ! Par malchance, cette tuile est tombée sur sa tête et non sur celle d’un collègue. Le seul point positif dans cette histoire, c’est que Fouché a voulu que cet aliéniste soit assisté par le meilleur inspecteur de Paris. Son nom est arrivé en tête de liste.
— À mon tour de vous poser des questions. Citoyen docteur, en quoi vos connaissances peuvent-elles nous être utiles ?
Dalvers scrute les lieux, n’osant bouger de peur de déclencher une nouvelle panique de papillons.
— Cette robe vaut plus cher que tous les autres objets réunis. La victime n’avait pas les moyens de s’offrir un tel vêtement.
— Merci pour vos lumières, je n’y avais pas songé, ironise Candelet. Cette robe a dû être prêtée, offerte ou volée. Peut-être avait-elle un riche amant.
— Je pense plutôt que le tueur l’a apportée. Mais cet acte n’a rien à voir avec le cadeau d’un amant.
L’inspecteur le regarde, interloqué.
— Vous divaguez ? À force de côtoyer la folie, vous avez fini par attraper cette maladie-là !
— Cela arrive, en effet. On a bien des policiers qui passent au crime… Je suis frappé par la minutie de cette réalisation. La disposition de ce corps, les plis de la robe, la lumière des bougies… On dirait un tableau. Une peinture de Rembrandt, de Rubens ou de Vermeer… Les papillons sont liés à la robe.
— Et sur quoi basez-vous votre certitude ?
— Parce que certains d’entre eux sont collés sur ce vêtement. Et s’ils sont collés, c’est parce que cette robe et ces insectes sont collés dans l’esprit de l’assassin.
C’est au tour de Candelet de se masser le front. Si, par malheur, il y a de la justesse dans ces raisonnements, alors cette affaire s’annonce plus complexe que prévu. Dalvers poursuit.
— Le tueur a sacrifié cette robe qui vaut une fortune. Il a passé des heures à capturer ces papillons, ou alors il a payé quelqu’un pour le faire. Puis il a pris de grands risques pour venir jusqu’ici.
— Pas si grands que ça, au vu de l’ivrognerie du concierge et des va-et-vient dans ce quartier… Les voisins nous ont déjà décrit une dizaine de suspects, tous différents.
— Il est peut-être même venu deux fois. La première, dans la journée, pour empoisonner l’eau. La seconde, en pleine nuit, chargé de la robe et de boîtes emplies de papillons. C’est ainsi que je reconstitue les évènements. Je pense que l’assassin est atteint de monomanie.
— Expliquez-vous.
— Dans la monomanie, la personne est obsédée par une seule et unique préoccupation.
— Chaque aliéné a la sienne. Vous avez sous les yeux celle de l’homme que nous recherchons. Lorsque nous comprendrons sa passion délirante, nous saurons comment l’arrêter. Il existe plusieurs formes de monomanie. Elles sont classées en fonction de l’objet du délire et de la façon dont l’obsession désorganise la pensée. À ce stade, il présente une folie partielle, une monomanie raisonnante sans altération de l’intelligence. Cela signifie qu’il est capable d’agir avec suffisamment de raison pour paraître sain d’esprit. Si ce n’était pas le cas, son comportement perturbé aurait attiré l’attention. Et il lui aurait été impossible de commettre un crime de manière aussi habile et discrète. Néanmoins, il se peut que son état se détériore avec le temps.
Candelet joint les mains, une vieille habitude qu’il chasse aussitôt. L’époque est antireligieuse et il se prénomme Jean-de-Dieu. Ses collègues font courir la rumeur qu’il serait un « pense-curé ». Avec cette croix invisible tracée dans son dos, il ne sera jamais promu commissaire…
— Une monomanie… répète-t-il en un écho affaibli. Mais de quoi parlez-vous ? Et en quelle langue ? Savez-vous pourquoi j’obtiens des succès dans mes enquêtes ?
— Parce que vous réfléchissez ?
— Mes collègues aussi, mais à leur manière. Eux basent leurs investigations sur leur instinct, leurs impressions, leur expérience… Ils bâtissent des théories, des échafaudages branlants. Même l’innocent qu’ils embarquent finit par faire semblant d’y croire. Trois jours de cellule sans eau, quelques gifles, deux doigts cassés, et il avoue tout. Moi, je ne mange pas de ce pain-là. J’observe les indices, je les analyse et ensuite j’émets des hypothèses. Je laisse le brassage d’idées aux autres.
— Mais j’agis de même. Pour poser un diagnostic, un médecin se base sur les symptômes, les signes observables. Toute cette mise en scène est une accumulation de symptômes. Pouvez-vous vous renseigner sur ces papillons ?
— Ne devrais-je pas interroger ses proches plutôt que les papillons ?
— Faites les deux, bien sûr. Capturez-en le plus possible et allez les montrer à un spécialiste. Vous en trouverez au Muséum d’Histoire naturelle, dans le Jardin des plantes. Cela nous permettra peut-être d’en apprendre plus sur leur provenance. Il faut également identifier le couturier qui a confectionné cette robe.
Candelet étouffe un cri de colère.
— Eh bien oui, il faut chercher, encore et encore ! Avec la même obstination que celle mise en œuvre par l’assassin pour se procurer cette robe. Faites-la examiner par un grand couturier, peut-être celui-ci reconnaîtra-t-il le style de l’un de ses collègues. J’ai une autre idée ! Donnez le signalement de cette robe aux agents de police et à la municipale, et faites réaliser des illustrations de ce vêtement, pour mieux leur faire comprendre ce que nous cherchons. Ainsi, s’ils aperçoivent une femme portant une tenue similaire, ils lui demanderont où elle se l’est procurée.
En plein cauchemar, Candelet secoue la tête.
— On signale les descriptions des criminels, pas des vêtements ! Que vont dire mes supérieurs ? Je les entends déjà s’esclaffer. « Les inspecteurs traquent les meurtriers, sauf Candelet qui court après les robes ! » J’ai d’autres ambitions que de devenir la risée de tout Paris.
— Dites que vous avez agi à ma demande. Mettez tout sur mon dos.
— Ah, ça, je n’y manquerai pas !
— L’assassin a d’abord tué sa victime, puis il l’a dévêtue pour lui passer cette robe somptueuse.
— Vos arguments ?
— Cette jeune femme était soignée de sa personne. Son logement et son linge sont propres. Cependant, les vêtements posés sur le lit sont méticuleusement pliés, ce qui contraste avec ses autres tenues, rangées de manière plus approximative.
L’inspecteur vérifie par lui-même. C’est assez frappant, en effet.
— Admettons.
Dalvers entreprend de tourner autour de la jeune femme, chassant de la main les papillons passant devant ses yeux.
— Un autre détail m’intrigue. Sur cette robe, toutes les fleurs sont représentées plusieurs fois. Sauf une. Qui plus est, celle-ci est disposée sur la poitrine, là où bat le cœur.
De l’index, il désigne un motif aux pétales bleus.
— Quelle est cette fleur ?
— Une robe, des papillons et maintenant des fleurs ! Une fleur bleue, qu’en sais-je, moi ? Un bleuet ?
— Oui ! Vous avez raison. Cette mise en scène évoque une peinture… Si cette toile existait, ce serait La Jeune Femme au bleuet.
— Je vais réclamer l’autopsie au plus vite. Vous allez voir, c’est un autre genre de « peinture »…